Le transbordement et les cérémonies au Val de la Haye

Le 9 décembre 1840, vers 15 heures, la flottille de Paris et de Rouen ayant pris place en vue du Val de la Haye , le canon annonça l’escadre dont faisait partie « La Normandie » que montait SAR le Prince de Joinville et sur laquelle était placée les dépouilles mortelles de l’Empereur Napoléon.
Ces bâtiments sont restés mouillés à la pointe de l’Île face au passage du Grand-Couronne.
La Garde Nationale de la commune à laquelle s’est jointe celle d’Hautot, le corps des douaniers, un détachement de troupe de ligne du 24è léger et une demi-brigade de la Gendarmerie de Rouen et de Maromme bordaient la rive. .
La navigation était interdite et aucune embarcation ne pouvait aborder le bateau « La Normandie ».
Après le mouillage, le Préfet, étant accompagné de M. le Général TESTE, M. BARBET, maire de Rouen, M. DARCEL, Colonel de la Garde Nationale et de M. le Maire du Val de la Haye s’est rendu à bord du vaisseau « La Normandie » et ont été, par exception admis à venir jeter de l’eau bénite sur le cercueil de l’Empereur.
« M. le Maire en a profité pour présenter à Son Altesse les hommages du Corps Municipal et aussi les bons sentiments des habitants, presque tous marins, qu’il lui recommanda aux titres de gens estimables ayant servi l’état et le commerce. »
Ensuite, on s’est occupé immédiatement à transborder du navire « La Normandie » le cercueil de l’Empereur sur le bateau à vapeur «  La Dorade N°3». Cette opération qui a commencé vers 4 heures en vue de la population des deux rives, n’a pu être achevée que dans la soirée.
En même temps, M. le Curé et son clergé, restés sur la berge avec le corps municipal, en avant de la troupe et de la foule des habitants, a fait les prières de l’absoute, puis a encensé, et a fait jeter de l’eau bénite par M. le Maire et par chacun des membres de l’autorité assistante.
Ces cérémonies se sont faites dans le calme et le plus grand recueillement. L’autorité a veillé à ce que le bon ordre fût maintenu durant le jour et à ce que le service des troupes fût strictement fait durant la nuit.
Le lendemain, vers 9 heures et demie, l’escadrille composée de 14 bateaux à vapeur est partie et s’est dirigée vers Rouen.